dimanche 16 mai 2010

Swann 27 novembre 1987 - 12 mai 2010

C’était une nuit d’automne froide et humide, un taxi apeuré qui roulait trop vite. Peu après tu pointais le bout de ton nez, juste le temps de faire connaissance. Et déjà tu les faisais toutes craquer,  c’était un signe et c’était ton nom. Nous étions encore des enfants et toi tu étais déjà notre deuxième. On était invincible et on pensait tout savoir, tu peux nous en vouloir, on avait à peine plus de vingt ans. Ce métier inconnu d’être parent on le croyait facile, quelques couches à changer et des bisous à donner. Mais dès lors que l’on savait tout, les erreurs de la vie, sans n’en oublier aucune nous les avons toutes commises. Dans cette vie séparée, nous avons chacun, sûr de notre jugement, essayé de faire de notre mieux. Nous te devions la sérénité de l’enfance et nous t’avons donné le champ de bataille d’un amour trop jeune et ravagé.
Malgré tout cela, nous t’avons aimé comme toutes celles et ceux qui t’on connu, car derrière tes frasques il y avait toujours ce garçon tendre et sensible qui nous faisait tous craquer.
Il est trop tard pour regarder en arrière et contempler la somme de nos erreurs, il est trop tard pour réparer aujourd’hui ce qui pèse dans nos cœurs.
Tu nous as quitté à cet âge ou l’on brule la vie par les deux bouts, l’âge que nous avions quant tu es né. Trop tôt, trop vite, tu laisse un trou béant dans nos cœurs meurtris à jamais, tout s’efface et il ne reste que la douleur de ton départ.
Ou que tu sois à présent nous ne pouvons qu’espérer que tu y sois serein et que tu protèges tous ceux que tu as aimé…

Je t’aime