Ce matin le Agung est
triste. Il se cache pudiquement derrière sa bande de fidèles amis que sont les
nuages. Il peut toujours compter sur eux lorsqu’il veut masquer un évènement.
Un crachotement, un toussotement et hop il trompe son monde avec un voile opaque
devant sa naturelle majesté. Ce matin il sait que Lilly quitte l’île, ce matin
il sait qu’il lui faudra peut-être de longues années avant de la revoir. Mais
il sait aussi que si elle revient, il sera là, fidèle. Il a ça pour lui, le
temps et la patience. Ainsi il traverse les époques se rappelant parfois au bon
souvenir de chacun. Car si cette terre existe c’est parce qu’il est là. Si
cette terre est fertile c’est aussi grâce à lui et donc si la vie est là c’est
aussi de son fait.
Ici il est la star incontesté
et incontestable. Même Lilly n’irait pas lui disputer cette place. Mais il l’a
vue, il a senti sa présence et peut espérer un jour son retour. Depuis
plusieurs années il s’est assagit. Il est calme même si au détour d’un voyage,
de noce par exemple, il peut montrer sa force et sa puissance par un panache de
fumée. Mais ce n’est rien à côté de ce qu’il est capable de faire. Ici on le
sait bien, il peut même tuer, pas par méchanceté comprenons nous bien. Non, il
agit comme un animal qui tue pour se nourrir, pas par plaisir, non bien sûr, il
renouvelle !
Aujourd’hui les
fruits, les légumes, les céréales poussent presque seule sur ses flancs. Mais
si demain la source venait à se tarir, les récoltes à être moins bonne, les
fruits plus petits, alors il saurait qu’il est venu le temps du grand
rugissement. Mais il n’en est pas encore là. D’ici le milieu de l’après-midi, à
l’heure ou les bateaux rejoignent la grande ile, il va se monter pour faire un
dernier clin d’œil à ses visiteurs lointains.
Les volcans ont cette particularité
d’une météo qui leur est propre et qui n’affecte que ses alentours immédiats.
Nous avons vu l’Etna, nous avons vu le Vésuve et maintenant le superbe Agung.
Il dégage une aura particulière par rapport aux deux premiers. Déjà il y a sa
forme. Une belle montagne régulière et massive. Sa hauteur avec ses trois
milles mètres alors que son voisinage reste bien modeste. Et enfin il y a cette
impression de proximité. Nous sommes à un peu moins de 40km de lui. Pourtant
lorsqu’il est bien dégagé et que la luminosité est claire, on à l’impression de
pouvoir le toucher. On pourrait presque dire qu’il est accessible !
Pourquoi disserter
ainsi sur un volcan ? Certain penseront – C’est juste un briquet géant,
pas de quoi en faire tout un article.
Pour commencer je
dirais que j’avais envie d’écrire sur ce briquet géant ! Mais aussi que,
ceux qui l’on vu comprendront la raison de ces lignes. Et enfin parce que si j’ai
un sujet, je peux écrire sur à peu près n’importe quoi et que j’aime ça, seul
parfois me manque le bon sujet. Les mauvaises langues diront que j’écris presque
autant que je parle et mon autodérision me permet de dire qu’ils sont loin d’avoir
tort. Sur ce blog j’avais ainsi fait un article, dont je ne me souviens pas
exactement de la teneur, mais en gros, sur rien…
Ainsi se termine notre
périple indonésien en espérant que ces quelques contributions vous auront permis
de voyager un peu, de sourire ou même d’être ému. Si cette succession de mot
plus ou moins bien assemblés vont ont donnés l’un de ses sentiments, c’est qu’ils
valaient d’être écrit.
Dernières heures avant
le départ pour l’aéroport, on verra si le voyage de retour mérite un article
pour vous conter d’éventuelles péripéties !