samedi 4 février 2012

Petit papa noël...


Arrivé dans la soirée à Rovaniemi, la première chose qui m’a frappé n’est pas le froid comme l’on pourrait s’y attendre. C’est les 50 à 80cm de neige qui m’ont paru bien faiblard en rapport au souvenir de mon enfance dans une ville haut perchée et qui recevait chaque saison une dose bien plus importante d’or blanc. Je m’attendais donc à des murs de neige sans fin. Le froid est vif, mais sec, ce qui procure une sensation moindre qu’en zone humide.

Réveil matinal et frugal petit déjeuner. Notre guide nous attends car nous partons en motoneige. Mais avant cela il faut passer par la case équipement. Chaud, froid, quelques soit les conditions extrêmes dans lesquelles vous vous trouvez il ne faut jamais négliger son environnement, au risque de le payer très cher !
On ne traverse pas un désert sans eau, ni quelques nourritures. Il en va de même pour la traversée de lac gelée et de forêt immense dans une zone ou -25C° donne à l’autochtone le commentaire suivant. – Fait plutôt bon aujourd’hui !

Donc l’équipement. Sous vêtement thermique chaud, deux couches s’il vous plait ! Pull, jaquette polaire par dessus pour finir par la veste HH bien chaude. Chaussettes dans bottes spéciales grand froid, gants, écharpe et bonnet. C’est le genre d’habillage que chacun d’entre nous peut faire…mais c’est loin d’être suffisant ! Par dessus tout cela, vous prendrez soin de mettre une combi thermique, des bottes ainsi que deux paires de chaussettes fournies et des moufles par-dessus vos gants. Pour ma part j’ai échappé au bottes, l’organisateur n’avait pas mieux à me donner que mes Colombus garanti -54C°. J’allais oublier les deux cagoules, genre braqueur, et le casque… ben oui, ‘y a pas de roue, mais cela reste de la moto on vous dit ! Petit conseil. Une fois équipé, sortez vite à l’extérieur, sans quoi vous allez vous transformer en sauna humain !

Petit briefing sur l’utilisation des motoneiges, genre, gaz, frein, gauche, droite et basta. L’engin est rudimentaire, mais bougrement efficace et nerveux. Un petit coup de pouce sur l’accélérateur et hop c’est parti. Ni une ni deux notre petit groupe démarre. Nous sommes six motos et nous prenons un chemin derrière notre hôtel. Après quelques minutes nous descendons dans ce qui paraît être une grande plaine, large et bien plate. A quelques centaines de mètres sur notre gauche et notre droite, la forêt laponne. Il va falloir plusieurs minutes avant que je ne réalise exactement ou nous sommes. C’est le passage sous un pont qui va me le faire comprendre. Nous sommes à l’embouchure d’une rivière, et cette plaine devant nous n’est autre qu’un lac. Le décor est magnifique et nous faisons plusieurs centaines de mètres avant d’atteindre la rive opposée. Si la couche de neige n’est pas énorme comme je pouvais le penser, ils n’en reste pas moins que les températures extrêmes préservent le moindre centimètre de celle ci. Ainsi chaque branche d’arbre plie sous le poids de sa cangue glacé. La plus petite rambarde devient ainsi une sculpture de glace ayant pris la forme de son hôte, mais que le vent et « la chaleur » de la journée aura travaillé tel un morceau de métal en fusion.
Nous traversons la forêt et chaque clairière baignée de soleil est un enchantement pour le regard. Nous nous arrêtons ici ou là pour contempler se spectacle merveilleux.

Les arrêts ont aussi une utilité très basique. Il faut absolument bouger. Sur les motos nos mouvements sont limités et le froid glacial perce tout. Malgré des poignées chauffantes sur les motos, le bout des doigts s’engourdis, idem pour les pieds. Les pourtours de la cagoule se couvrent de givre sous l’effet de la condensation provoqué par la respiration. L’intérieur de la visière du casque est gelé. Ces arrêts ne sont pas juste pratiques, ils sont aussi des breaks de sécurité et de santé. Il n’y paraît pas comme ça, mais par moins 30 degré sur une moto entre 30 et 50kmh le souffle que cela provoque ainsi que les volutes de neige de l’engin devant vous, sont autant d’élément réfrigérant supplémentaire.

Nous parcourons trente kilomètres dans une nature sauvage et préservée. Combien parmi vous se disent « des vacances par -30 dans un coin pareil, mais vous êtes pas fini ! ». Alors oui il fait très froid, oui il est plus facile de mettre un maillot et de se poser le cul dans le sable chaud…Mais même si ici on se pèle, même si le soleil ne se lève pas avant 9h30 et se couche (feignasse) à 16h30 et même si 5 ou 6 heures dehors te bouffe autant d’énergie qu’une semaine de boulot, quel pied tout ça !

Parce-que au bout de notre balade nous attendait une ferme de Huskys Sibérien. Un thé et quelques biscuits plus tard et nous nous retrouvons à la tête d’un attelage de six chiens avec le traineau. Gazelle prend les commandes de la meute et nous voilà dans les petits sentier de la forêt. Je suis donc installé dans le traineau et le froid me brule le visage. Je décide donc de tirer la couverture jusqu’à mon nez. Quelle foutue idée ! Elle pue, mais elle pue, c’est immonde. Je ne sais pas ce qu’elle sent, pas le chien dirai-je, mais elle schlingue grave ! Malgré ça, je me protège quand même avec, le froid ou l’odeur, j’ai choisi !
Nous avons certainement les chiens les plus dissipés du groupe. Ils décident parfois de s’arrêter sans raison. Se mettent à courir comme des dératés, n’avancent que lorsqu’on leur parle russe « davaï, davaï », s’emmêlent dans les harnais ou se bouffent entre eux, pas trop content du voisin de trait à leur côté. Notre guide se verra contraint de changer l’ordre des chiens et devra démêler un maladroit à plusieurs reprises. Mais quelle chouette balade. A mis parcours, Gazelle passe dans le traineau et je prends la direction de la meute. C’est impressionnant de force. Deux adultes, la luge, et six chiens de 20 kilos chacun pour tirer le tout.

Après cette balade canine, nous refaisons le parcours en sens inverse, après s’être réchauffé un moment au coin d’un feu. A l’image de l’aller, le retour et magnifique.
Nous arrivons à l’hôtel pour repartir immédiatement, mais en voiture cette fois. A destination ce sont des rennes qui nous attendent. Traineau, petite explication de fonctionnement du bestiau et hop c’est parti. Pour le fonctionnement c’est plus que rudimentaire. Y’a une corde et tu la tiens, ni trop lâche, ni trop tendue, mais pour le reste, en gros l’animal connaît son parcours et fait ce qu’il veut ! Le nôtre nous en fera d’ailleurs la démonstration en ne voulant pas s’arrêter et en décidant de faire un second tour. Au final, nous avons reçu notre « Driver Licence » de rennes, valable 5 ans et reconnue dans le monde entier…bon y’a pas des rennes partout me direz-vous. Certes, vous avez donc tout compris !

Après tout cela, nous avons encore été au village de Santa Claus, le vrai, celui de Rovaniemi, pas un quelconque clanpin mal déguisé. Il nous a demandé d’où on venait et plein de petit truc, genre depuis combien de jour on est là etc.… A la fin on a même fait une photo avec lui, Gazelle d’un côté et moi de l’autre, pis quant on est sorti, il nous a fait demander 25 euros pour la photo. Il paraît que c’est pour financer les cadeaux de tous les enfants du monde de la planète. Alors quant on vous dit c’est le vrai père noël !!!


Le soir c'est repas traditionnel dans un resto très typé du coin. Saumon, blinis, oeufs de poissons, renne et élan, le tout rincé d'une bonne bière finlandaise et entrecoupé d'une vodka locale...miam!



mercredi 1 février 2012

Qui parle finnois?


Hier soir repas en amoureux dans un resto typique finlandais. Au menu pour Gazelle, un hachis d’agneau et sa garniture et pour moi un petit sauté de rennes. Nous avons très bien mangé…surtout moi, parce que le hachis d’agneau était plus mouton qu’agneau et donc une viande assez costaud. Il en fût de même pour le dessert ou mon choix fût plus judicieux que le sien. Mais bon tout cela n’était pas si mal enfin de compte.
Et le compte, voilà bien ce qui allait me faire avoir un bon fou-rire. Le compte, celui du repas donc, ou plus communément appelé « addition ».
Merci à toi Ô Dieu à la pomme, qui sur mon petit appareil (qui fait téléphone aussi), me permet de voyager et de demander ce que je veux dans des langues aussi improbables que le finnois. Encore faut-il être sûr que l’on est bien sur le mot voulu et lorsque c’est le cas, d’avoir quelques rudiments de prononciation. Donc addition se dit en finnois « lisäksi«. Gazelle est studieuse et bosseuse, elle écoute donc plusieurs fois le mot magique. Puis au moment où elle atteint le sommet de sa concentration, elle hèle le serveur et lui sert son finnois made in Apple. Nous avions fini notre repas, les desserts itou et café et digo idem… A ce moment là on aurait pu lui dire n’importe quoi, il paraît évident qu’il aurait compris que nous voulions payer et partir. Gazelle est contente d’elle, mais soudain, alors qu’elle se lève pour aller au WhouaWhoua, elle est prise d’un doute. –Tu crois qu’il a compris, ou il va demander un taxi ? Ben voyons, un finlandais pur jus qui capterai pas ton finnois 3GS, j’aimerai bien voir ça !
Le serveur s’approche de moi, avec l’addition dans la main. Chouette, à priori Gazelle a le finnois de base, l’addition pour elle et Olut pour moi qui marche bien aussi puisque à chaque fois que je le dit j’ai droit à une bière lol ! Mais voilà, absorbé par l’addition, je n’ai pas vu la main gauche du serveur. Et dans cette main il tient un post-it jaune qu’il place sur la table juste devant moi. Trois chiffres sont inscrit dessus, et il m’indique que c’est le No pour le taxi !mdr !!!
Je lui dit alors que ma fiancé a bien dit lisäksi ou nom pas taksi qui se prononce et s’écrit idem en turc et en finnois… quant on vous dit que y’a du finnois dans le truc…turc !
Bref je m’excuse de cette petite confusion, mais ne peux retenir mon rire à son retour des water. Juré, la prochaine fois c’est anglais et pis c’est tout !

Aujourd’hui grosse balade à travers la ville dans un froid glacial mais sous un soleil radieux. Pas loin de notre hôtel, un canal et une baie qui accueille des ferrys. Ceux qui vont chez le voisin Russe et Letton. Ils sont énormes et me rappelle ma traversée dans ces garages flottants entre la Hollande et l’Angleterre. La différence ici, c’est que les bateaux sont prisonniers des glaces. Ils avancent lentement, cassent la glace devant eux, puis reculent un peu, et avancent à nouveau pour se frayer un chemin dans cette baie. Ce ne sont pas des brise-glaces, ici la couche est de 30 à 40cm selon ce que l’on a vu. Dès demain soir nous partons en avion pour les milles kilomètres qui séparent Helsinki de Rovaniemi, direction plein nord avec des prévisions de près de -30C°. Les balades au bord et sur les lacs gelés risque de nous montrer des couches de glace bien supérieures. Mais c’est là d’autres histoires que je vous conterai bientôt !

Nous avons visité la cathédrale d’Helsinki, blanche immaculé et superbe. Très épurée à l’intérieur, elle est garnie d’un orgue immense et somptueux. Le toit de la cathédrale Orthodoxe surmonté de ces coupoles dorées, bien connue à Genève sur l’église russe, est tout aussi belle mais bien sûr dans un style très différent. De brique rouge comme bien des bâtiments dans le nord de l’Europe, elle surplombe la baie et le soleil de cette belle journée a fait étinceler ses dorures, un spectacle magnifique.

Il y a de cela quelques temps nous avions fait la fondue au bord du Bosphore, donc ce midi quoi de plus naturel qu’un très bon Iskender sur les bords de la Baltique. Un lait de renne et un steak d’ours sur les bords du Léman et la boucle sera bouclée.

Bon Gazelle commence de devenir insupportable à cause de son estomac qui crie famine tout les six heures… un vrai coucou suisse cette fille ! Donc à table !


C'est le Noooooord!


Petit matin qui n’est ni blême, ni vraiment matin. En fait il est 4h15 et mon horloge biologique m’indique que nous sommes encore en pleine nuit. Pourtant il faut se lever pour aller à l’aéroport. Depuis quelques années je voyage assez souvent, et je ne sais pas quel est votre sentiment sur le sujet, mais j’ai l’impression que mon vol est toujours celui qui décolle le premier et atterri le dernier. Enfin soyons raisonnable ! Il faut être à l’aéroport à 5h35 pour embarquement à 6h05… c’est totalement hors de ma plage horaire opérationnelle.

L’ouverture des stores me réserve une belle surprise. Il neige !
Une dizaine de centimètre recouvre tout et par la même éteins les sons des bruits de la vie. Le manteau neigeux a au moins ça de bon. Soudainement tout semble comme enrobé dans un chamallow. J’aime cette impression de calme et de douceur qu’apporte la neige.

Cela dit il s’agit de revenir à des réalités plus triviales. Neige égal aussi, glissade, emmerdement et autres problèmes qu’un peu d’eau cristallisée est capable de générer. Le combat est-il à ce point inégal ? Homme versus flocon, vainqueur le flocon !

En temps et en heure, nous sommes à l’aéroport, prêt à partir, ce qui est loin d’être le cas de notre avion. Mais ceux qui nous suivent de manière régulière, savent bien maintenant que nos départs sont souvent synonymes de couac plus ou moins important. Bien, je vous rassure tout de suite, celui-ci n’échappe pas à la règle. Décollage avec bien une heure de retard, alors que nous avons à peine une heure pour la correspondance à Munich. Est-il besoin d’en ajouter ? Nous sommes en phase d’approche de Munich quant notre vol pour Helsinki décolle… Quelques minutes plus tard au guichet de la compagnie on s’apercevra qu’avant même notre atterrissage, nous étions déjà prévu sur un autre vol. La rigueur allemande fait ici parler tout son potentiel. Ja, ja, ja !

Un repas, une ballade et une sieste plus tard nous allons enfin pouvoir prendre un vol pour la première escale de notre voyage.  C’est parti avec le survol de Poznań, Gdansk, Tallin pour cette escale à Helsinki. Nous sommes parti avec la neige et sous ces latitudes, nul doute qu’elle nous attendra aussi dans la capitale finlandaise avec un petit -12C° que le pilote vient de nous annoncer.

Oui cher lecteur, ce texte est « pondu » à six milles mètres d’altitude à l’aplomb de la Pologne. Contrairement à Genève ou le temps est plus que pourri, ici le ciel est dégagé et il y a du soleil, c’est aussi la météo prévue sur Helsinki.

Mon adorable gazelle, et future épouse, (oui je vous livre ici un scoop pour tout ceux qui ne sont pas encore au parfum), a eu la bonne idée de nous réserver un hôtel pour le moins original. C’est donc avec impatience que j’attends de le découvrir pour vous livrer nos impressions sur ce lieu. La suite va donc s’écrire dans quelques heures…

Nous y voilà. Après un périple d’une journée complète de voyage, nous sommes arrivé. Première impression, ça pèle un max. Et croyez moi, comme enfant de la Tchaux, j’ne suis pas vraiment du genre à m’offusquer pour quelques degrés négatifs.  Mais là, face à la mer baltique, balayé par les vents qui arrivent en trombe de l’Arctique. Le tout combiné avec un petit -12C° au couché du soleil, je peux vous dire que c’est froid, très froid. Tellement froid que si j’étais un écureuil, je me sentirais obligé de vous parler de mes noisettes.
Alors certes, venir en vacances c’est une chose, mais choisir d’y vivre c’est pas le même trip du tout. Si les bottes achetées avant le départ sont top et font leur office, les Odlo et pull polaire ne sont pas suffisants. Il va falloir mettre quelques couches pour emprisonner de l’air entre chacune.

Donc l’hôtel, oui comme d’habitude je m’étais éloigné du sujet. La surprise est très sympa et le cadre superbe et étonnant. Nous sommes dans une prison ! Enfin une ancienne prison, car je vous assure que cela n’a plus rien a voir avec les cellules de la Tchaux ou le cul de basse fosse de Moutier ou j’ai eu comme militaire la joie d’être convié en ces deux lieux. Bon quelques jours de gniouf comme militaire ce n’est pas bien grave.

Ici la déco est sobre mais avec goût et les anciennes cellules sont aménagées pour en faire des chambres, à priori ils ont fait une chambre avec deux cellules. Dans le restaurant Jailbird ou l’on prend le petit déjeuné, des photos originales rappellent à tous comment était ce lieux avant.

Bien cette fois on part découvrir la ville…heu on s’habille avant, glaglalgla !!!