jeudi 27 septembre 2012

Ô que d'eau!


Le jour prenait congé et déjà l’horizon commençait à s’obscurcir. La température était douce et une brise rendait la moiteur de cette fin de journée plus supportable. A peine le temps de finir la dernière gorgée de bière tiédie par l’air ambiant que le ciel changea de robe pour en passer une d’un blanc laiteux.
Il en est ainsi des conditions climatique dans ces pays tropicaux. Comme en montage ou en pleine mer, tout peu changer en quelques minutes. Ce qui paraissait serein et sans soucis, se transforme pour devenir sauvage, inquiétant et même parfois dangereux.

A des milliers de kilomètres de ces phénomènes il est parfois difficile de comprendre certaine de ces modifications aussi soudaines qu’intenses et qui arrivent même à surprendre les locaux.
La brise s’est changée elle aussi, pour devenir un vent puissant. Le départ est alors aussi fulgurant que le sprinter qui sort des starting-blocks et d’un seul coup des pluies diluviennes s’abattent sur la région. Je vous plante le décor de ces dernières 48 heures. Des trombes d’eau, des routes inondées avec une situation qui empire d’heure en heure. De bref répits, de quelques heures tout au plus, permettent aux routes de se vider un peu vers la mer d’Andaman. On a vu dans la ville voisine, 10 à 15 centimètres d’eau dans les rues, et en quelques minutes.

Le nord de Bangkok était sous 80 centimètres à 1 mètre d’eau la semaine passé. La Thaïlande connait les plus fortes pluies depuis ces cinquante dernières années. Par endroit il est tombé entre un mètre à un mètre trente cinq d’eau en 3 heures. C’était la zone de Bangkok, mais maintenant cela se déplace par ici plus au sud du pays. Pas ou peu de trace dans les journaux d’occident, quelques infos sur l’Inde voisine qui subit le même sort par endroit ainsi que la Malaisie ou nous serons de passage demain. Pas d’inquiétude, à priori nous ne risquons rien, hormis de patauger jusqu’au bas de caisse de la voiture dans notre trajet de demain vers Phuket. Pour ceux qui restent ici c’est un peu plus compliqué. J’ai lu dans la presse locale que certaines routes à Phuket étaient sous l’eau jusqu’à un mètre. Espérons que l’on arrive jusqu’à l’aéroport !

Le ciel gronde et se déverse, mais il n’est pas le seul qui gronde. Ou sont les millions investi pour les drainages prévus après des violentes moussons passées. 
Et il est vrai que l’on a vu pourquoi des routes sont sous l’eau. Les ruisseaux des collines deviennent des torrents et alors qu’en général un filet d’eau passe en permanence sur la route, là c’est ce torrent qui passe et rien n’a été fait pour qu’il passe au dessous. Pourtant un ou deux tuyaux en PVC de 80 et l’affaire est réglée.

Après avoir vu cela, il est plus facile de comprendre pourquoi une rue, un quartier, un village ou même une ville entière est prise par les eaux, et piègent ces habitants en quelques minutes à peine. Vu de son canapé au 20h on se demande souvent comment ont-ils été surpris ? Pourquoi ne sont-ils pas montés sur les collines plutôt que se retrouver encerclé sur leur propre toit ? Simplement parce qu’ici tout est plus rapide, plus violent et plus imprévisible que ce à quoi nous sommes habitués.

Mais ne nous méprenons pas, les gens ne sont pas malheureux pour autant. Non ils s’adaptent simplement. En scooter le parapluie remplace le téléphone portable, à pieds c’est chaussures en mains que l’on déambule. Un sac poubelle fait un excellent imper, et un sachet plastic de supermarché (interdit en France) fait un super chapeau contre la pluie…et pour les autres c’est une occasion de prendre un bonne douche chaude, c’est tout au moins ce que dirons les mauvaises langues. Mais vous savez bien que je n’en suis pas une !

Bien donc demain on rentre, après ces dernières heures de mousson, nous allons retrouver le soleil genevois...comment dites vous? Il pleut aussi! 
A fichtre, ici elle a au moins la température d'une blonde anglaise...

samedi 22 septembre 2012

Histoire en couleur


Une journée magnifiquement ensoleillée que celle que nous avons eue aujourd’hui. Nous en avons profité pour faire une belle et longue balade sur la plage de Tubkaek qui doit faire près de deux kilomètres et ou  on se bouscule, allez soyons honnête, un grosse, mais alors une très grosse dizaine de personnes… autrement dit la plage est à nous ! Diverses sortes de crabes et de tailles diverses aussi, des étoiles de mer, des poissons, quelques oiseaux d’eau qui comme nous profitent de la marée basse, mais eux pour leur petit déjeuné, alors que nous profitons simplement d’une balade tranquille. Le ciel est bleu, parsemé de petits nuages d’altitude, la température est douce et une brise marine nous fait le plus grand bien. 

C’est à notre retour à l’hôtel que nous nous apercevons que nous avons du, à notre insu, participer à la «Tomatina ». Oui cette fête près de Valence en Espagne, d’ailleurs y’a tout un troupeau d’ibère qui ont débarqué à l’hôtel, coïncidence ou non on aurait pu croire que l’on avait fait une ballade par chez eux dans cette fête (stupide à mon sens) ou le but est une gigantesque bataille de tomate qui recouvre la ville et bien entendu les participants.
Ok c’est bon ! Vous voyez ou je veux en venir ? Bien ! Donc nous sommes deux tomates bien mûres et bien rouges…heu celui ou celle qui vient de penser à une cœur de bœuf énorme et plissée et priée de quitter le blog de suite…non mais !

Pour ceux qui ne sont pas aussi moqueur, je continue. Ecarlate, écrevisse, rouge tomate on vous dit ! On irradie total et on doit au moins dégager 30C° dans un pourtour d’un mètre. Le truc cool dans l’histoire c’est que si tu viens de laver un tee-shirt, tu l’essor et tu le mets, du coup repassage automatique en mode vapeur by body, trop classe ! On est créatif aussi. Au niveau bretelle du haut de maillot à Gazelle t’a le dessin du drapeau suisse…la croix blanche et rouge autour, c’est mignon comme tout. Bon pour elle c’est moins drôle parce que moi dans 24 à 48 heures tout cela sera un magnifique hale brun, sexy sur un corps sublime et musclé… qui a dit menteur ? 
C’est peut être pas vrai, mais je vous ferai humblement remarquer que ce blog est lu dans une petite dizaine de pays au monde, et que donc certain de mes lecteurs et trices ne me connaissent pas, on peut bien laisser une part de rêve et de mystère non !

A nouveau je m’égare… je disais donc que pour elle c’est moins drôle. Ce n’est pas une question liée à une douleur quelconque. Non c’est juste que pour elle il n’y a que deux couleurs, sur ce point la peau d’une rousse est intraitable, c’est ou blanc ou rouge ! Y’a, il est vrai diverses variantes de blanc comme de rouge. Genre au premier jour c’est blanc, mais genre tu mets des lunettes de soleil pour éviter l’éblouissement et après un jour on est dans un rose Hello Kitty. Dans le cas d’une exposition un peu plus longue alors là c’est carrément rouge, genre tu pose un babibel dessus et y te faut deux plombes pour le retrouver, ou t’attend qu’il fonde. Du coup je crois que vous visualisez mieux le truc maintenant. Si des rousses me lisent…désolé les filles, mais le teint Eva Longoria, arrêtez de rêver tout de suite, parce que vous ne le valez pas bien ! 
La nature est ainsi faite, mais elle ne vous a pas doté que d’une peau qui rougit sans brunir car en forme compensatrice, elle vous a donné les taches de rousseurs, qui elles brunissent c’est vrai, et plus vous prenez de soleil plus elles brunissent. Mais par contre il est vrai que cela s’appelle des taches et que ce n’est pas tout à fait sans raison. Pas régulières, principalement disposée sur le visage et le décolleté, imparable.

Et oui toutes les autres brunes ou blondes qui dorez comme les chaumes au soleil de l’été. Qui passez votre temps à offrir toutes vos faces et vos fesses à l’astre de vie, ayez comme moi un peu de compassion pour la rousse qui vous entend à votre retour de vacances dire « ha ouais, mais t’a vu comme j’ai déjà perdu, j’ai trop la haine, là-bas j’étais limite métisse tu vois »…elle est en face de vous, ou juste à côté et elle ne pense qu’une chose à ce moment là « saaaaalope » !!!

Donc tout cela pour vous dire que nous avons salement morflé au terme de coloris. Ici les linges de piscines sont tous blanc, du coup on ose même plus les utilisez tellement on à l’impression d’être emballé dans notre passeport.

Pour terminer, je me dois de vous avouer une chose qui me tient à cœur, surtout si vous avez pris la peine de me lire jusqu’ici. Aujourd’hui samedi 22 septembre 2012, je viens de vous écrire une page et demie sur nos coups de soleil…et vous venez de la lire. Ouais je sais, un peu con des fois, mais même pas honte...

vendredi 21 septembre 2012

Du bonheur dans l'échange!


Aujourd’hui programme un peu plus light. Nous avons fait la grâce matinée et juste eu le temps de ce faire un petit déjeuner, c’était limite au niveau timing !

Puis départ pour Krabi. Nous nous sommes promis un truc et voulons ternir cette promesse. Nous retrouvons donc le long des quais, Mouhammad notre boat men. Il nous demande si nous voulons faire une balade en bateau, mais la météo ne s’y prête guère et une averse tropicale vient à peine de se terminer. Nous lui expliquons que nous sommes là pour lui faire un petit cadeau. Gazelle sort alors un cahier relié cuir brun avec un fermoir aimanté bordeaux. A l’intérieur nous avons collé côté reliure deux photos au début et deux à la fin. C’est quatre shoots de l’appareil de Gazelle. Une nous représente tout les deux avec un couché de soleil en arrière plan, histoire qu’il ai un souvenir et un truc à raconter. Mais c’est les trois autres qui sont les plus importantes je pense. L’une le représente dans sa salle a manger avec sa femme et sa fille, la seconde c’est juste sa femme et sa fille et la troisième est un superbe portrait de sa magnifique petite fille. Nous avons mis un petit mot à l’intérieur avec la date, nos noms et le pays d’où l’on vient. Son journal de bord peut commencer.

Il est content et surtout ému. Cela se voit sur son visage, il ne sait plus comment contenir son émotion et nous remercie avec chaleur…tellement ému il finit par changer de sujet et nous proposer de nous emmener dès que l’on veut sur les 4 iles les plus jolies du coin. Dès que le ciel sera plus clément, nous irons faire cette balade. Nous lui disons au revoir et retournons à la voiture. Il est parti d’un bon pas, vers le bus garé juste derrière nous, pour montrer à son ami boat men comme lui, les photos et le livre. Tout le monde est content, c’est l’essentiel !

La seconde partie de la journée est consacrée à quelque chose d’instructif et drôle. Nous nous sommes inscrits à un cours de cuisine Thaï qui est donné ici même par le chef de l’hôtel. Nous voilà donc parti pour une expérience culinaire Thaï. Nous avons choisi les plats que nous voulions apprendre et nous pensions que nous serions plusieurs à ce cours. Pas du tout il s’agit d’un cours individuel et personnalisé. Et voici le menu

Gai Hor Bai Toey soit du Poulet mariné et frit dans des feuilles de Pandanus

Tom Kha Gai soit une soupe de poulet au lait de coco

Geang Phed PedYang soit un magret de canard rôti au curry rouge, raisin et ananas

Goong Kratiem Prikthai et comme son nom l’indique des crevettes à l’ail et au poivre

Je vais ici vous faire grâce de toute la préparation qui a été faite pour ces plats. Ce que je peux vous dire c’est qu’ils sont très simples à réaliser, très bon et que travailler avec un grand chef Thaï a été un vrai plaisir et une belle expérience. Il n’a rien dit, mais au 2eme plat, à savoir le potage, il m’a démasqué et compris que j’étais du métier. C’est un peu plus tard dans la préparation, lui avouant mon 1er métier, qu’il dira qu’il s’en doutais depuis le moment ou il m’a vu tailler les légumes et ingrédients du potage. Je vais passer au canard, et si pour moi, voir les techniques et les mariages de saveurs fût un véritable bonheur, je ne vous dit même pas à quel point j’étais heureux de le voir faire une pâte de curry rouge fraiche. Ça peut paraitre tout con, mais pour ma part je n’avais jamais vu quelqu’un préparer cela et j’étais aux anges que d’assister à cette préparation. Mais surtout quelle saveur sans commune mesure avec les pâtes ou les poudres achetée dans le commerce.

Il se dit très touché que je lui avoue n’avoir jamais vu un curry frais et de pouvoir m’apprendre à le faire. En réalité il m’a appris beaucoup de chose sur les mélanges, les techniques et leur approche de la cuisine. Avec ma Gazelle, c’est encore un beau moment de partage avec les gens d’ici. Il y a un vrai plaisir pour eux dans le fait de montrer, d’expliquer et d’offrir leur culture comme un cadeau. Et je crois que si l’on sait le recevoir avec la même humilité et le même plaisir que celui avec lequel ils l’offrent, alors on vit un vrai échange et un vrai plaisir.

Décidément après une semaine, les découvertes sont nombreuses, les rencontres et les échanges tout autant, quel bonheur ! Nous avons donné, nous avons reçu...une bien belle journée!

jeudi 20 septembre 2012

Temples, voitures et bouffe, non y pas de rapport!


Une nouvelle journée et donc de nouvelle découverte. Nous partons au sud et quittons la province de Krabi pour le Wat Khlong Thom, un temple musée bouddhiste dans le district du même nom.
Nous arrivons sur le lieu du temple musée. Alors comment vous décrire cela… Une sorte de grande véranda ouverte sur trois côtés avec l’autel ou trône bouddha ainsi que d’autres sages à priori. Quelques chiens errant sont là autour du temple, l’endroit semble désert, voire même à l’abandon. C’est alors qu’une vieille dame nous apostrophe et nous permet d’entrer. Sérieusement il n’y a pas grand-chose à voir ici. Le plus intéressant de la visite sera un jeune chiot tout fou et avide de trouver des compagnons de jeux. Un deuxième temple va s’avérer tout aussi désert que le premier et là le chiot n’est pas joueur, au contraire il nous aboie et veut nous voir dégager.

Le troisième temple Wat Tham Sua est lui plein de merveilleuse surprise et rencontre, il est en pleine rénovation et le but est aussi de récolter des fonds pour ça. Ceci expliquant peut-être cela, l’accueil est chaleureux. Nous allumons des bougies et de l’encens devant bouddha pour prolonger la mémoire. Heureux d’être là, nous faisons une offrande et la dame âgée tout de blanc vêtue, va nous offrir à son tour un petit bracelet tressé. Encore un joli moment de partage. Elle insistera pour que Gazelle se mette devant bouddha avec une grande tige de fleurs jaune qu’elle vient de prélever de l’autel et me fera alors signe de prendre des photos de cette scène.

Ensuite elle nous donne des feuilles d’arbre en métal doré. Elle demande d’inscrire nos noms dessus et l’endroit d’où l’on vient, ce que nous faisons. Elle désigne alors vers l’entrée de la pagode, un arbre ou se trouve bouddha et nous indique qu’il faut attacher les feuilles à l’arbre. Encore et toujours les rites et symbole bouddhiste auxquels nous nous plions très volontiers. Nous continuons notre visite, car le lieu de ce temple est très grand et de nombreuses choses sont visitables. J’aurais même tendance à dire que tout est visitable.

C’est en effet assez surprenant de voir qu’il n’y a ni interdit, ni tabou véritable. Le respect semble être la seule obligation du lieu, j’adhère sans problème à ce concept. Un peu avant de quitter ce temple, on nous propose une amulette protectrice contre une petite donation pour la rénovation de la pagode. Avec l’amulette il y a tout un rituel et une prononciation de vœux en Thaï. Nous jouons le jeu, les gens sont gentils, l’instant est agréable et un tantinet surréaliste. Nous avons passé encore un très beau moment dans ce lieu.

Nous terminons la journée avec le temple de la ville de Krabi (photo sur facebook), l’endroit est splendide et les photos sont presque faciles à faire tant le sujet s’y prête ! A l’intérieur un vieux moine avec sa traditionnelle toge orange, prépare les tapis  sur le sol et les cousins sur lesquels les autres moines viendront se poser pour leurs prières. Partout ce même sourire, partout l’invitation à entrer et prendre des photos. L’approche de l’humain est vraiment différente ici.

Le soleil se couche vite, et déjà à tous les coins de rue, les gens sont attablés sur des cantines improvisés sur le trottoir. A l’instar des USA, il y a aussi de la bouffe partout, mais c’est le riz, le poulet et les boulettes de viande qui tiennent le haut du pavé.
La nourriture est délicieuse et l’on se régale, ce n’était pas le bon moment pour le régime…tant pis ! Nous restons fidèles à nos habitudes et nous découvrons le pays, ça implique aussi la bouffe. D’ailleurs ce vendredi à 16h (soit 11h pour vous) nous allons faire un cours de cuisine Thaï, ça risque d’être rigolo.

De quoi voulais-je vous parler encore ?!?! Ha oui, conduire en Thaïlande ! Je veux pas dire conduire dans les grandes villes, car je n’ai pas la moindre idée de comment cela se passe. Non, je parle de conduire ici dans les provinces. Je vais tenter de vous faire un topo. Commençons par les types de véhicules. En Asie, the first one, l’incontournable, c’est bien sûr le deux roues avec et sans moteur. Puis viens les voitures et les camions. Reste encore un hybride c’est le Touk-Touk et ici c’est une institution. La seule chose qui caractérise le touk-touk  c’est le fait d’avoir trois roues et donc une zone exploitable entre ces trois éléments de base. Et quant je dis exploitable c’est le mot le plus juste qui soit. Son utilité la plus connue est le transport de touriste, soit un petit taxi urbain pouvant charger jusqu’à trois européen, asiatique ou africain. Pour les américains du nord, je pense que un ou deux est un maximum. Mais cet usage n’est que la pointe de ce que l’on peut faire avec un de ces engins. Stand de marché pour toutes sortes de produit. Resto ambulant avec à l’arrière un vrai barbecue au charbon. Bref ces petits trucs servent à tout. Certain sont customisé à l’asiatique, ce qui veut dire, tape à l’œil, original à l’extrême et souvent de très mauvais goût pour nous européen. Ils font de vrai carénage devant la 3eme roue et ajoutent une batterie de voiture en plus. Du coup ils ont de l’énergie pour les rampes de leds colorées, les baffles immenses mais de qualité très moyenne sur lesquelles ils diffusent le top 50 de la variété asiatique, ouille !!!

Bien revenons en à la conduite proprement dite. Donc une route, une piste dans chaque sens et une zone genre moitié de notre bande d’arrêt d’urgence de chaque côté. Du coup cette bande est cool pour les deux roues qui l’emprunte comme ils veulent, dans n’importe quel sens, qui se dépassent allégrement et ou l’on trouve aussi toutes les fameuses versions trois roues. Mais il y a aussi des marchant, des marcheurs, des chiens, des chats, des bœufs, des chèvres, des poules, des détritus et j’en passe. Le tout de jour comme de nuit et avec ou sans phares au choix, et bien sur tout ça sur des routes sans éclairages!. Les voitures se foutent total de tout ça et foncent en zigzaguant au milieu.  
Exemple, touk-touk sur bande de côté (et plus car forcement ça déborde), une voiture se déporte pour dépasser tout ça, moi sur la 2eme voie (souvent deux voies), zone hachurée au centre et le 3eme zozo qui nous dépassent tous en utilisant la voie d’en face (en même temps il en reste une plus la bande alors !). 

Bref, limitation connaissent pas, bande de peinture au sol idem. Ça roule dans tout les sens, en se foutant total de ce que nous appelons « loi sur la circulation routière ».
Beaucoup de deux roues sans casque et les autres, ceux qui ont des casques, c’est à mourir de rire. Casque en plastique, de toute les couleurs, casque de chantier, casque de bucheron (celui là à l’avantage d’avoir une visière), casque militaire de la 2eme guerre (j’ai vu des casques allemand, japonais, américain), mais pour une grande majorité on dirait des casques de playmobil, et pour les musulmanes, le tchador suffit, pourtant dans ce pays, le casque est obligatoire, mais peu le porte, résultat 38 morts par jour…édifiant !
C’est les camions que j’ai vu les plus prudents ici, ne roulant pas trop vite et de nuit ils ont tellement de loupiottes bigarrées de partout que t’a l’impression de croiser un sapin de noël. Bref il vaut mieux rester vigilant.

Petite note plus légère pour en finir de ce récit du jour. Je  continue de mettre les essuie-glaces pour indiquer si je tourne à gauche ou à droite, mais ça je vous l’avais déjà dit, je vous confirme que cela m’arrive encore. Mais j’ai ajouté une variante hier soir au moment ou je voulais faire un appel de phare… il m’a fallut une bonne seconde avant de comprendre pourquoi mon pare brise était trempé…hé oui l’appel de phare et le pipi gicle aussi sont inversés !

mercredi 19 septembre 2012

Au fil de l'eau


Hier matin au levé, une journée magnifique, un soleil radieux sans l’ombre d’un nuage à l’horizon. Il y avait donc deux options qui s’offraient à nous. La première consistant à faire la crêpe sur la plage comme la touriste russe peinturlurée, aux ongles aussi longs et pointus que des serres, et huilée de la tête au pied. On aurait dit une vieille frite oubliée sur le rebord de la friteuse, beurk ! La seconde était la balade en bateau traditionnel. Partant du principe que pour Gazelle et moi la plage des heures à rien f… au soleil…ça nous saoule ! Nous sommes donc partis pour Krabi pour retrouver No13, à savoir le rasta boat men qui nous avait accostés la veille le long des quais.

On le retrouve en début d’après-midi, toujours aussi jovial, alors qu’il attend des clients depuis 6h du matin, sans succès. Il met quelques instant à réaliser que c’est nous qu’il a vu hier et que l’on vient exprès pour faire la balade avec lui. Il est content comme tout et s’improvise guide touristique en plus de pilote de bateau. Il nous emmène sur une ile quasi déserte à quelque encablure de Krabi. 

Grâce à lui nous allons croiser des iguanes en totale liberté et dans leur milieu naturel. Au même endroit, une grotte préhistorique, ayant aussi servi aux japonais durant la 2eme guerre comme cachette, mais aussi comme décor de films. Un endroit superbe, hors des circuits touristiques habituels, il faut approcher ces gens et accepter ce qu’ils proposent pour découvrir ces lieux. Car la balade n’est pas finie et notre guide est une vraie pipelette. Il nous emmène dans une ferme aux poissons. On va commencer la visite avec une limule (savez pas quoi c’est ?!..google is your friend, vais pas vous mâchez le boulot en plus non !), suivis de tortue de mer, de crabe, de Cobia un poisson d’une voracité impressionnante et de poissons ballons qui nous ont valu une belle partie de rigolade. 

A ce sujet la vidéo mise sur Facebook vous donne un aperçu. Cette ferme est sur la rivière et c’est un vrai petit village de quelques dizaine de maison. Mouhammad notre guide, nous explique que nous sommes dans un village de pêcheur exclusivement musulman et que son village à lui est juste derrière accessible que par bateaux est aussi un village totalement musulman et en plus sans voiture, c’est lui qu’il l’a dit ! 

En fait son village est sur une ile et la navette entre l’ile et Krabi  ne se fait qu’avec les barques Thaï, du coup seul les deux roues peuvent y prendre place. Mouhammad veut absolument nous faire découvrir son village, sa maison, sa maman, ses cocotiers et tout le toutim. Et c’est parti pour une visite on ne peut plus réaliste. Après la route, le chemin de cailloux, nous voici au beau milieu de la mangrove sur un petit chemin de terre humide, de planche et d’herbe. Au détour d’une clôture nous sommes devant l’entrée de sa maison. Toute droite sortie d’une nouvelle de Dickens. 

Une voûte de feuille de palmier, cocotier et de palétuvier fait office de véranda. Deux morceaux de bois en « Y » avec une demi écorce deviennent un banc qui n’autorisera qu’un seul fessier à la fois. Nous entrons alors dans la maison, même si le terme est assez mal choisi, car il n’y a pas de porte. Et pourquoi une porte dans un endroit ou il n’y a rien à voler. Sa maison est plus  sur le modèle des abris de jungle. Il en est très fier, car il l’a construite lui-même en six mois. Du bois, du bambou, des feuilles de palmier, de la ficelle récupérée et quelques clous. Le sol est en terre et une première pièce est devant nous. C’est la salle à manger. Montée sur pilotis, elle trône à 80cm du sol et fait 4 à 5 mètres carrés. Ouverte à tout vent, son sol est fait de lattes de bambou. A l’arrière de cette pièce, se situe une autre pièce importante, la cuisine. Sur le même schéma, elle est moitié plus petite. Au dessus c’est sa chambre et deux autres chambres en plus. Toujours avec un sol de bambou les chambres sont à moins de 3 mètres du sol. Les murs et le toit sont faits de feuille de palmier tressés. Les vêtements sont suspendus à un bambou tendu sur le côté de la pièce, le reste sèche à l’extérieur. Ils ont une petite fille superbe et devant l’entrée sur un mètre cinquante de bambou, sèche la quasi-totalité des habits de la petite. 

Mouhammad est heureux et fier de sa maison qu’il a fait tout seul, comme son petit coin de vie sur cet ilot. Les palétuviers, les bananiers, les cocotiers, il a tout planté autour de chez lui. Il a l’eau courante qui arrive dans un fût bleu à côté de sa salle à manger. Son seul souhait serait d’avoir un peu d’argent pour refaire son toit un peu mieux. Il aime sa vie dans sa  cahutte en pleine nature, mais il n’aime pas être réveillé par l’eau qui s’infiltre de son toit et viens lui couler sur la joue.

Il ne sait pas lire, ni écrire. Son anglais il l’apprend dans la rue avec les touristes et si sa prononciation est parfois précaire, il finit toujours par se faire comprendre. Il n’a rien, mais nous offre tout. Chez lui nous allons manger le fruit du palmier d’eau et de la noix de coco, le tout rincé d’une limonade très chimique acheté juste avant dans la petite boutique du village. Dans son village on a l’habitude de la voir avec « ses touristes », il n’emmène chez lui qui ceux qui ont du bonheur sur leurs visages, à priori on a cet honneur. En quelques heures, nous savons ou il habite, nous avons vu sa femme, sa mère, sa fille. Nous apprenons que le bateau n’est pas à lui, il le loue 200 bath par jour, il lui faut au moins une balade à 500 bath heure pour au minimum payer le bateau à son propriétaire. Nous avons une autre culture, une autre vie et d’autres moyens, il n’y a pas de honte à avoir avec ça, juste apprendre, comprendre et sentir, communiquer !

Son rêve c’est d’avoir un livre pour « lister » tous les touristes qu’il promène, savoir qui ils sont et d’où ils viennent… et je peux vous jurer que son livre il va l’avoir !













lundi 17 septembre 2012

La mousson oui, mais y’a des avantages !!!


Un petit coin de paradis perdu au milieu de la jungle, c’est pour vous planter le décor de l’endroit ou nous sommes. Bien sûr vous le savez déjà, ici c’est la période des pluies, donc la basse saison. Le ciel est souvent chargé, l’humidité importante et en pleine baignade il n’est pas rare de se prendre une averse tropicale. On s’en fout, on est déjà mouillé ! Les avantages alors me direz-vous. Et bien ils sont nombreux. Pour commencer la température est agréable, entre 25 et 28 degrés. Le coup de soleil moins risqué. L’hôtel est presque vide, tout au plus une douzaine de chambre occupée, donc pas de bousculade à la piscine, ou au spa. Bar et restaurant sont au petit soin pour vous car ils ont le temps. Ici l’hôtel fait des promos tout les jours, quid du 2eme cocktail pour le prix d’un. Idem au spa, ou un gratuit pour un payant. Le calme règne et l’esprit zen est de mise. Un beau  moyen de découvrir ce pays en tout cas. Même en ville, les boutiquiers de rue prennent le temps de taper la causette avec vous et sans même essayer de vendre.

Aujourd’hui nous avons découvert le vrai massage Thaïlandais. Deux heures à se faire bichonner de la tête aux pieds. Programme alléchant ou nous avons commencé par un gommage de 45mn avec yaourt et corn flakes. Pour le moins original, sans compter que pendant un moment l’odeur du yaourt nature m’a littéralement envahis, résultat j’avais l’impression d’être une célèbre sauce blanche turque, manquais que le concombre pour finir le tout…celui qui demande où on le met le concombre, y prend une baffe !!!
Après ce puissant gommage, oui je dis puissant car vu la manière dont ces charmantes personnes nous ont frottés à l’arôme petit déjeuner, il va sans dire que la plus petite impureté, le plus minuscule millimètre de peau qui n’a rien à foutre là, préfère ce carapater vite fait pour éviter les terribles mains de la masseuse Thaï. Après ce nettoyage vigoureux, une douche et les mains se font alors velours. Parfum d’orange, huile douce, c’est parti pour une heure de détente. Enfin pas tout à fait. La masseuse Thaï à une puissance dans les mains, je ne vous raconte même pas. Quant elle te serre la nuque avec deux doigts, nul doute que tu te tiens peinard, ce n’est pas à ce moment que t’a envie de lui dire « heu, tout de même c’est cher, surtout si vous n’utilisez que deux doigts ». Tu sens tellement sa puissance, que tu te dis, là si elle serre un peu plus, elle me pète la nuque avec deux doigts la petite… Ben oui parce qu’ici moi j’ai une taille normale, même légèrement au dessus de la moyenne. Du coup la masseuse avec son mètre soixante à peine et ses petites mains, tu ne penses pas qu’en fait elle a autant de poigne. Quant elle ne bosse pas, elle doit s’entrainer à péter des noix de coco avec les mains.

 Elles nous ont pétri dans tout les sens, y’avait même des endroits du corps que l’on a redécouvert avec force. Je vous jure qu’à deux ou trois reprises j’ai  bien failli hurler. Bref une vraie torture que l’on va renouveler tout les 3 jours durant notre séjour. Et c’est ici que l’adage dur mais bon prend tout son sens.
Bref on est aux anges ici, et Tripadvisor a vraiment été un bon plan pour choisir un lieu et un hôtel. Nous avons prévu plein d’activités dans le coin et la voiture est aussi un bon truc pour avoir un max d’autonomie. Au programme dans les jours à venir :

·         Cours de cuisine Thaï
·         Balade en bateau sur les iles
·         Visite des temples  bouddhistes de la région 

Et plein d’autre chose encore… je vais d’ailleurs peut être inscrire Gazelle à un cours de Muay thaï ! Autrement dit la boxe thaï, l’un des sports les plus violent qui soit, le passe temps de JCVD. Du coup ça va être du Mumu Van Damme, mais dans son cas c’est plutôt le pain d’épice lol (Prosper youplaboum c'est le roi du pain d'épice...) made in Vandamme !!! 
Enfin tout ça pour dire qu’il y a un paquet de truc à faire et que l’on est qu’au début de notre trip. Alors à bientôt pour de nouvelles histoires.



dimanche 16 septembre 2012

On the plane again, again


Il est 16h ce vendredi lorsque nous quittons Genève pour la 1ere escale de notre voyage. Six heures plus tard nous posons à Doha après avoir traversé l’Europe nous sommes un peu secoué au dessus de la turquie (déçue que nous ne nous y arrêtions pas probablement), effleuré la Syrie, frôlé Bagdad et Bassorah et touché le golfe persique dès les 1ere lumière du Koweit et qui seront les dernières visible avant notre arrivée sur Doha. A l’approche c’est un véritable ballet aérien au dessus de ce petit état du golfe. Les nouvelles danseuses du golfe arabo-persique sont les lumières colorées de tout ces avions, ballet incessant de ces milliers de voyageurs qui comme nous contribuent au réchauffement climatique. Après ce long vol il est agréable de ce détendre un peu les jambes dans les couloirs de ce transit international ou des milliers de gens de tous horizons, de toutes cultures et de toutes nationalités se côtoient aimablement, comme quoi c’est possible ! Le monde devrait peut-être devenir un vaste hall d’aéroport… bon voilà que je m’égare !

Pas le temps de bavasser plus, car notre avion pour la suite nous attend déjà. Cette fois c’est près de 8 heures de vol que nous ajoutons car notre prochaine escale est Kuala Lumpur ou nous posons en début d’après-midi. Alors là, inutile de me demander l’après midi de quoi de ou de quel foutu fuseau horaire ou quoi que ce soit du genre. Tout ce que je sais, c’est que nous sommes parti depuis un bon moment quant nous touchons la Malaisie. Nous restons à bord et l’avion se vide au deux tiers. Trois ou quatre clanpins montent à bord et c’est reparti pour un tour, le dernier.

Il est juste passé 16 heures locale quand nous débarquons en Thaïlande et plus exactement à Phuket. Mais Phuket et sa réputation n’est pas le point final du trip, cela serait bien mal me connaitre. Après 20h de balade sur la planisphère, nous avons loué une voiture pour rejoindre notre hôtel situé à 160km de Phuket.

Bon pour ce qui est de la prise en main de la voiture pas de soucis, mais en ouvrant la portière un constat me saute aux yeux…quelqu’un à piqué le volant !!! Enfin pas vraiment, le petit saligaud l’a en fait mis de l’autre côté. Ben oui bordel, ici y roulent a gauche, mais y z’ont foutu le volant à droite…coool pour une fois que je vais pouvoir bronzer du bras droit ! Non mais vous pouvez vous marrer. N’empêche que comme beaucoup d’entre  nous, je pose mon bras gauche sur le bord de la vitre baissé. Oui le gauche, jamais le droit (si toi lecteur tu mets le droit, c’est que t’es passager, donc file au prochain paragraphe car ceci ne te concerne pas), mais là vu que tout est inversé…grrr ! Premier croisement à gauche, essuie glace…hein !!!! Ce coup là il va m’arriver encore quelque fois je vous assure. Les clignotants sont de l’autre côté, je viens de vous dire que tout est inversé bordel.

Bref c’est parti pour 160 bornes et ici il parait que cette distance signifie 3h de route. Tout ce passe pas trop mal enfin de compte. Je m’habitue à la conduite à gauche, assis à droite. J’arrive même à dépasser dit donc ! Nous croisons des centaines de motos, vélo et surtout scooter. Dans tout les sens. Seul, à deux trois ou même parfois quatre, avec des chargements improbables, ces deux roues pétaradent joyeusement mas aussi dangereusement. J’ai vu un scooter avec une douzaine d’échelle de 2 à 3 mètres qu’il transportait, en fait un mur d’escalade avec des roues… On a aussi croisé des éléphants…dans le mauvais sens, allons donc, histoire de pas compliquer le truc je suppose ! Bref dès le départ c’est ce que j’appelle du dépaysement total…mais s’est pas fini.

Ce que je redoutais le plus est arrivé. Vers 18h, 18h30 plouf fit le soleil dans la mer toute proche. Du coup les candélabres, les bornes lumineuses, les catadioptres et autres saletés réfléchissantes, ici que pouic, y en a pas ! Donc dès qui fait nuit, ben y fait nuit. Les bagnoles dépassent n’importe où, les scooters non pas de lumière et donc on y voit que dalle. Pratique pour lire les panneaux. Bon on est plus très loin il reste 30km tout au plus et voilà que le GPS s’éteint à cause de plus de batterie. Ha oui je ne vous ai pas dit ! J’ai un peu oublié cette saloperie de prise USB sur allume cigare. J’ai de quoi ouvrir un magasin d’informatique et d’électronique avec tout ce que je transporte et là… un truc de 7 centimètre de long et 1,5 de diamètre je l’ai pas…c’est ballot !

Donc sans GPS et avec une lumière qui n’est que celle de mes phares, que peut-il arriver de plus, je vous le demande. Non car là je tiens le pompon. Ben j’avais tort, la loi de Murphy aidant, sans lumière, sans GPS au cul du monde…une bonne grosse averse tropicale. Genre soudain 3 gouttes de pluie mouille ton pare-brise et 5 secondes plus tard t’a l’impression d’être dans un tunnel de lavage.
Oui parce que ça aussi j’ai oublié de vous le dire. Ici nous sommes en fin de saison des pluies, il fait donc 25 à 28C° avec 85% d’humidité…d’où le nom d’averse tropicale….c’est bon vous suivez !
Donc si parfois je suis tête en l’air et que j’oublie un truc, je n’en reste pas moins prévoyant. Sur le Ipad on a une appli GPS et une sur mon phone et sur le Iphone de Gazelle qui va devenir mon GPS pour les derniers kilomètres. Surtout que l’hôtel est perdu dans la jungle (je blague pas juré), premier bled à 23 bornes. Donc on va se gourer 2 ou 3 fois et même passer devant l’hôtel sans le voir, mais pour finir vers 19h30 locale nous arrivons dans ce petit paradis perdu.

Et là je vous dis même pas… quel accueil, mais quel accueil. Sublime, génial, souriant, cordial, amical etc etc etc. Un petit thé frais, de fleur en guise d’accueil et ça vous plante le décor.
Mais tout cela sera pour le prochain épisode