dimanche 12 septembre 2010

U2 in Istanbul

Bonjour à tous,
Le retour du stade a été laborieux et le réveil l’est tout autant ce matin. Pour vous donner un ordre d’idée le stade se trouve à plus de trente kilomètres des ponts du Bosphore ou nous sommes, et ce détail n’est pas sans importance.

C’est parti pour une petite explication de ce qui s’est passé hier ici à Istanbul. Je me souviens avoir vu des critiques assez fortes sur l’organisation du staff local à Paris, mais je crois qu’ils ne seront jamais à la hauteur du merdier turc. Oui je n’y vais pas de main morte car à ce niveau-là, j’estime tout simplement qu’il n’y a pas lieu d’organiser un concert dans cet endroit, je dirais même dans ce pays. Et que l’on ne vienne pas me dire « oui mais bon en Turquie c’est normal, c’est l’esprit local etc.. ». Il y a avec celui-là, quatre grands stades à Istanbul ou il est organisé de multiples évènements et ils s’en sortent, sans la gabegie d’hier !

J’ai acheté mes billets sur la prévente d’U2.com et j’ai été redirigé sur BilleTix le vendeur local. Tribune P à arrière de la scène dans les rangs du premier tiers presque centré, donc à priori pas si mal. Petit détail qui a son importance, j’ai payé le prix du billet plus quasi la même valeur en taxe car n’ayant pas d’adresse en Turquie. Donc les billets pour les étrangers en surtaxe, mais bon jusque-là je veux bien ! Nous sommes donc partis de la ville à 16h pour arriver aux abords du stade vers 17h soit à trente minutes de l’ouverture des portes. Notre porte se trouve à arrière du stade côté droit. Une entrée est pour les Red Zone et l’autre pour nous, nous voyons que c’est idem de l’autre côté. Ce qui me surprend alors c’est le nombre de personne sur place. Les Red et nous pour les deux côtés nous sommes à la louche moins de 500. Je n’avais pas percuté de suite, mais il est vrai que lorsque l’on connait l’effervescence autour d’un stade qui doit accueillir près de 80'000 milles personnes, les 500 clanpins que nous sommes paraissent dérisoires. Les portes ouvrent enfin pour les Red et nous pensons être à quelques secondes de pouvoir entrer aussi.

Mais au moment même où les stadiers nous demandent de nous lever pour nous faire entrer, un type du staff local débarque et stoppe tout. Il nous demande de reculer de 30 mètres pour avoir des explications. Lui en turc et un membre du staff U2 nous dise que suite à divers essais sons, nous sommes mal placés en arrière scène et que nous allons tous recevoir de nouveau billet surclassé dans les tribunes de côté ou même en fosse. Sur le coup les diverses personnes présentes sont plutôt contente de cette modification, de plus cela étant annoncé par un officiel U2 nous sommes confiants. Mais après de longues et interminables minutes, les nouveaux billets n’arrivent pas. Les stadiers ne savent rien et l’on voit bien que le stade se remplit que très péniblement. A vrai dire une dizaine de personnes par ci par là. Je pense alors que le problème est plus important que ce qui nous a été dit et il y a plus d’une demi-heure que l’on attend depuis le spitch du staff. Je décide que cela suffit et je vais alors pousser un coup de gueule vers les stadiers. Ras-le-bol d’attendre j’explique à tous les membres du staff présent que si Paris n’est pas l’exemple même de l’organisation et que le sale coup fait avec les portes en juillet démontre à quel point ils peuvent être cons, que malgré cela l’organisation française est largement supérieure, quand à celle de Houston y’a même pas photo. Des gens jusqu’alors sages et résignés qui viennent d’entendre que j’ai fait, Paris, Houston et bientôt Bruxelles ou je suis sûr que tout se passera bien, viennent à moi et me demandent ce que je pense de tout ça. Un groupe se forme autour de moi et j’explique alors ce qui semble devenir une évidence. Le stade n’est pas plein et même très loin de l’être. Ils ont tellement de place libre qu’ils veulent dégager l’arrière scène, car en plus le concert est filmé (5 cams en tout, pour qui pourquoi je sais pas). Depuis le départ je suis sûr que ce n’est pas une histoire de son, car on a entendu U2 en répet et cela passait plutôt bien alors qu’on était à l’extérieur.

Mon intervention va s’avérer payante, puisque seul au départ comme râleur, la fronde gronde maintenant et des turcs qui sont là se mettent à râler à leur tour, demandant aux stadiers d’appeler leur management pour régler le problème. La réponse qui arrive est « wait » et que le staff va nous informer. Je gueule dans mon anglais pourri que si c’est pour entendre le spitch du staff on le connait déjà. Nous avons tous des places numérotées et nous nous voulons qu’une chose « entrer et nous y installer » et que si il doit y avoir un changement de billet qu’il se fasse alors, mais vite, très vite car notre patience à des limites. J’ajoute que je vais relayer l’info de l’organisation pourrie en live sur les forums U2 pour que l’on sache partout dans le monde l’incapacité turque dans l’organisation d’un tel évènement Ce dernier coup de gueule provoque applaudissement et cris des gens présents, ils se mettent à en rajouter eux aussi, les stadiers voient que la situation n’est plus tenable et qu’il faut agir. Les téléphones sont alors mis à contribution et il est 19h00 quand enfin on nous donne de nouveau billet et que l’on peut alors entrer dans le stade. Mieux placé, je reste dubitatif car nous sommes au 2/3 de l’aile gauche côté Edge cette fois. Au passage lors de la fouille des sacs, la nana de la sécurité qui fouille le sac de notre amie, va habilement renverser les pièces de monnaie dans le fond du sac et subtiliser 90 livres turc en billet qui sont dedans… no comment !

La version officielle ici en Turquie dit que 60 milles billets ont été vendus. Le stade fait 76 milles places sans la pelouse, alors soyons clair tout de suite. La fosse pleine jusqu’à la tente sono, les tribunes haute quasi vide, les tribunes basse pleine à plus des 2/3, la tribune face très clairsemée et la tribune arrière totalement vide. 40 à 45 milles et un grand maximum à mon avis et je pense être bien plus réaliste que la version officielle.
Le concert… et bien comme d’habitude c’est U2, alors pour moi c’est que du bonheur que d’avoir cette chance une nouvelle fois de les voir. Et ce n’est pas cette organisation de merde qui gâchera mon plaisir je vous le garanti. La setlist vous la trouverez sur tous les sites U2 donc ce n’est pas moi qui vais vous la livrer. Les spitchs de Bono ont ici fait un four complet.
La partie Ang San Su Ki, n’a pas déchainé les foules c’est le moins que l’on puisse dire. La partie après C---- a eu droit à son four aussi. Lorsque la chanson termine en principe on a la spitch habituel « radio, Iran, radio Téhéran etc.. ». La chanson finie, défilement de caractère arabe sur l’écran, femme voilée et sifflet de la foule ! L’appel est modifié « radio Iran, radio Téhéran nous vous entendons, radio Palestine nous vous entendons, radio Israël nous vous entendons…radio Washington DC es que vous nous entendez ! » Pas sûr que le message ai beaucoup mieux passé que celui d’origine ! Mais un peu avant la tendance était déjà lancée avec le tout 1er four de la soirée. Bono remercie le ministre qui l’a invité et qui l’a laissé passer sur le pont du Bosphore, ce pont dira-t-il qui relie l’Asie à l’Europe, le passé au présent et qui ouvre une voie au futur, il ajoutera dans ces remerciements au ministre que il ne dira pas pour autant de quel parti politique il est. Un vote très important à lieu ces jours ici, et Bono c’est fait copieusement hué et sifflé. Le snippet d’A------ G---- n’a pas trouvé écho ici non plus, mais s’il faut comprendre sa valeur aux US, comme je l’avais déjà dit en Europe ou ici ce n’est pas emblématique.

Comme toujours c’est un concert de U2 de plus et cette joie immense, ces frissons sur tous les anciens titres et se plaisir sur tous les nouveaux. Un point positif ici, il en faut bien un, même si l’ultime four était un stade si peu rempli, chose impensable en Europe, le public turc a été à l’image de ce que sont les turcs, chaud, chaleureux, plein d’entrain et la foule chantait à tue-tête. Donc le côté ambiance était super. Le groupe avait une belle énergie et le show est bien rodé. Je ne dévoilerai pas la setlist, mais comme je le dit toujours, pour moi ils peuvent jouer ce qu’ils veulent c’est du pur bonheur. Je reste, après trois concerts, convaincu que M-- est le titre pour le terminer et Bono a promis ici qu’il reviendrait.

Comme je le disais au début, le stade est distant de 30 bon kilomètres et l’organisation pour le retour en bus, car il n’y a pas d’autre moyen hormis le taxi, est à l’image de toute cette organisation turque. Trois milles personnes qui attendent pour monter dans des bus que l’on charge un à un pour une destination unique en ville dans une zone où il est plus de minuit et qu’il n’y plus de transport en commun. Donc t’es gentil l’ami Bono, mais si tu reviens faire un concert ici, cette fois moi je ne viendrai pas !

Prochaine étape c’est Bruxelles et je fais confiance à nos amis belges pour une organisation impec et je me réjouis d’avance de venir les voir dans cette très belle ville, Wallons et Flamands ensemble pour l’amour de la musique de U2.